Top 7 des idées reçues sur la pilosité féminine

Des idées reçues, on en a toutes et tous, sur à peu près tout et n’importe quoi. Mais s’arrêter à de fausses croyances, sans se renseigner davantage, c’est sacrément dommage. Cela rompt la communication avec l’autre, nous fait perdre notre sens critique mais aussi notre tolérance face aux choix d’autrui. Vous vous en doutez, les poils ne font pas exception à la règle des idées reçues. Au cours de l’histoire, les poils ont parfois été méprisés, parfois adorés. Ils ont toujours été sujet à débattre ! Heureusement, les mentalités ont évolué, et le regard que la gen Z porte sur les poils est bien plus tolérant aujourd’hui. Mais un sujet fait encore jaser : la pilosité féminine

Quand la pilosité féminine fait scandale : une affaire de genre…

Soyons honnêtes, les hommes comme les femmes subissent les injonctions de notre société : « Un homme se doit d’être fort, ne montre pas ses émotions, ne pleure pas ». « Une femme se doit d’être belle, discrète, n’a pas de poils ». Bref, chaque sexe a son propre lot d’injonctions désuètes. Ces injonctions provoquent complexes, honte, frustrations, culpabilité, et tutti quanti. Et lorsqu’on ne les respecte pas, les autres peuvent être choqués, méprisants, voire horrifiés (oui, oui, il y a vraiment des gens horrifiés à la vue de simples poils sur le corps d’une femme…).

Concernant l’injonction de l’épilation et de la peau lisse et parfaite, elle concerne uniquement les femmes. Elle a aussi été largement soutenue par le marché de la pornographie. Des poils sur un homme : c’est normal, naturel, sexy ! Des poils sur une femme, c’est moche, sale, pas féminin. Ne cherchez pas d’explications, ni de logique, car il n’y en a aucune. 


En février dernier, l’émission Touche Pas À Mon Poste, relance le débat autour des poils avec le sujet suivant : « Angèle relance le débat enflammé autour de la pilosité féminine ! Aimez-vous sa démarche ? ».

« C’est une logique de beauté », « Elle se grime en homme », « eh ben c’est moche », « pour se libérer des diktats, elle n’a qu’à prendre 30 kilos », « vous appelez ça des diktats, moi j’appelle ça des efforts que les hommes et les femmes font pour plaire à l’autre », « Ça c’est se laisser aller alors ! », voici les propos qui ressortent de cet extrait vidéo. Autant de phrases qui ont hérissé nos poils justement … Ce sont typiquement des fausses croyances que l’on peut avoir sur la pilosité féminine. Avoir des idées reçues, c’est humain. En revanche, on peut les remettre en cause. Eh si on les remettait ne serait-ce que 2 minutes en question ?

Heureusement, un chroniqueur s’est renseigné sur le sujet, et souligne l’utilité des poils à un moment de la vidéo. Il explique notamment que nos poils protègent notre peau des frottements avec les vêtements et évitent donc à celle-ci d’être irritée. Une chroniqueuse partage également son ancien complexe lié à ses poils lorsqu’elle était plus jeune : « Je gardais mes mi-bas sur la plage tellement j’étais complexée, j’aurais adoré avoir une Angèle qui montrait que l’on pouvait ».

Eh oui, les injonctions, on le répète, peuvent être source de complexes et de grandes souffrances. Parler, libérer la parole sur les poils, briser le tabou et dégommer les injonctions, c’est éviter ce genre de souffrances, décomplexer les autres, reprendre le pouvoir sur notre corps. C’est s’inviter à nous aimer et à être qui nous voulons être, tout simplement.

Top 7 des idées reçues sur la pilosité féminine !

Aujourd’hui, nous allons répondre aux idées reçues les plus répandues au sujet de la pilosité féminine. Allons-y !

Les poils sur une femme, c’est moche !

Alors non, ce n’est pas moche. Ce n’est ni moche, ni beau, c’est la nature ! En réalité, la beauté est subjective et dépend des goûts, des normes culturelles et du système de croyances de chacun(e). Nous vivons chacun dans notre propre monde, selon notre propre système de croyances. Nous voyons les choses selon notre propre prisme. Certaines personnes ont le droit de penser que les poils sur une femme, c’est moche. C’est leur avis, mais cela ne veut pas dire que c’est la vérité. Fiez-vous à votre prisme, à votre propre ressenti, et si vous vous aimez avec vos poils, tant pis pour celles et ceux qui ne sont pas du même avis ! Personne n’a le droit de vous dire ce que vous « devez » faire avec votre corps. 


Si vous gardez vos poils et que vous recevez un commentaire inadapté, demandez à la personne « Comment mes propres poils peuvent-ils être moches sur moi ? ». Vous verrez, vous ne recevrez aucun argument valable et construit, en guise de réponse.

Les poils sur une femme, ça fait sale !

On ne le répètera jamais assez, non, les poils ne sont pas sales, ils sont même hygiéniques. Peu importe où ils se trouvent (aisselles, pubis, jambes…), les poils servent de barrière protectrice contre les UV, les parasites, les insectes et autres agressions extérieures. Ils protègent notre peau de potentiels frottements et évitent les irritations. Ce sont aussi des organes sensoriels qui peuvent nous alerter lorsque quelque chose s’approche de nous, sans avoir encore atteint notre épiderme. Chez la femme, les poils au niveau du maillot, empêchent les insectes (ou les grains de sables par exemple), de venir perturber son équilibre intime. Les poils autour des grandes lèvres la protègent aussi contre les infections et les bactéries.

Une femme avec des poils se laisse aller

Dans l’inconscient collectif, une femme qui a des poils se laisse aller et néglige son apparence. Certes, on a longtemps associé l’épilation comme un soin de corps et de l’apparence. Enfin, c’est ce qu’on a voulu nous faire croire à des fins commerciales. On nous a fait croire qu’il fallait s’épiler (et souffrir) pour être belle. Vous vous en doutez, ça arrangeait bien le marché de l’épilation à l’époque ! Fort heureusement, les mentalités changent et la supercherie a été démasquée. Nous savons que la beauté est subjective et que l’on peut prendre soin de soi de plein d’autres manières !

Une femme qui a des poils sent mauvais !

Selon une étude menée dans les années 50 sur l’effet de pilosité axillaire (des aisselles) sur l’odeur de la transpiration*, la présence de poils sous les aisselles ne favorise pas davantage l’odeur de transpiration. En effet, les résultats ont démontré que les aisselles des participants ayant les aisselles poilues n’étaient pas plus odorantes que celles des participants aux aisselles rasées. Certes, les poils retiennent la transpiration, mais ne font pas sentir plus mauvais ! D’autres facteurs favorisent les mauvaises odeurs corporelles : parmi eux, les matières des vêtements portés, le facteur génétique, et l’hygiène personnelle.

Quand une femme a ses règles, ses poils repoussent plus vite

Faux ! La croissance des poils n’a rien à voir avec le cycle féminin. Ça, c’est dit !

Une femme avec des poils, ce n’est pas féminin

Elle est connue celle-là ! On a aussi sa variante : « Les femmes poilues veulent ressembler à des hommes »… Notre réponse : les poils ne sont pas réservés qu’aux hommes. C’est bien pour cela qu’ils poussent aussi sur les femmes. S’ils nous étaient si inutiles que cela, vous pensez bien que l’évolution de notre espèce les aurait complètement blacklisté ! 


Remettons en question l’idée que nous nous faisons du féminin et du masculin. Quand on y pense, l’idée que l’on a de la féminité résulte essentiellement des stéréotypes archaïques, uniquement basés sur l’apparence. La féminité ne résiderait-elle pas plutôt dans un état d’esprit, une manière de se comporter ?

Les femmes ont moins de poils que les hommes

Loupé ! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les femmes n’ont pas moins de poils que les hommes. En revanche, les poils des hommes sont plus visibles que ceux des femmes. Cela s’explique par la production d’androgènes (hormones responsables de la pigmentation et de l’épaisseur des poils). Le taux d’androgènes est plus important chez les hommes que chez les femmes, donc leurs poils sont plus visibles, c’est tout ! Il se peut que certaines femmes présentent une pilosité plus importante, semblable à celle d’un homme, cela s’appelle l’hirsutisme.

Depuis tout(e)s petit(e)s, la société nous rabâche que la pilosité féminine n’est pas « la norme ». Il est donc normal d’être perturbé par la pilosité féminine, car nous n’y avons pas été habitué(e)s.  Ce qui n’est pas normal, c’est de débattre et de critiquer le choix personnel d’une femme, quel qu’il soit. L’épilation est une pression sociale pour beaucoup de femmes. Or, l’épilation devrait être un choix et non une contrainte. Il n’y a aucun débat à avoir autour des poils. Garder ses poils est un choix purement personnel, un choix qui ne regarde pas les autres. Angèle, et toutes les femmes qui ont fait le choix du naturel, vous avez notre soutien !


De plus, savais-tu que les françaises s’épilent moins qu’avant le confinement ? Eh oui, les tendances s’inversent, les hommes s’épilent plus et les femmes s’épilent moins ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre article : « Enquête sur les pratiques dépilatoires des français.e.s ». Les normes changent tous les quatre matins alors autant ne pas s’y fier ! Que vous soyez poilu(e) ou non, poilu(e) des aisselles mais pas des jambes, épilé(e) intégralement ou à moitié…on s’en fout ! Chacun(e) ses pratiques dépilatoires, peu importe son sexe, non mais !

Article par Manon Antoine.
Photo UNY.

Ecrire un commentaire

Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés