Le tabou des poils selon les pays et les cultures
Bien que les poils soient de plus en plus acceptés dans nos sociétés occidentales actuelles (et encore, y’a du boulot), l’image que l’on a des poils varie fortement d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre.
Ce n’est pas nouveau, l’humain a un avis sur tout. Nous jugeons absolument tout ce que nous voyons, tout ce que nous entendons, tout ce que nous pensons. Nous adorons ranger absolument tout dans de petites cases : bien ou mal, positif ou négatif. Il y a rarement d’entre deux. C’est comme cela que nous fonctionnons.
Selon d’où l’on vient, dans quel environnement nous avons grandi, selon notre sexe, notre âge, notre religion, nos croyances, notre culture, suivant ce que l’on nous a inculqué au sein de notre noyau familial et à l’école, nous jugeons tous différemment.
C’est la raison pour laquelle les poils sont parfois aimés, parfois détestés : bref, ils ne nous laissent rarement pas indifférents.
Les poils, un sujet de société
Dans nos sociétés patriarcales, les hommes sont poilus et les femmes ne doivent pas l’être. On nous a longtemps fait croire que les poils étaient synonymes de force, de sagesse et de pouvoir chez un homme, alors qu’ils symbolisent le laisser-aller et le manque d’hygiène chez la femme.
Dans encore beaucoup de parties du monde, l’épilation féminine n’est pas un choix mais bien une injonction sociale sexiste qui pousse les femmes à rester féminines et désirables aux yeux des hommes. Dans de nombreux pays et de nombreuses cultures, les pratiques dépilatoires sont étroitement liées aux représentations genrées que l’on se fait de la féminité et de la virilité.
L’industrie de la pornographie, principalement dominée par les hommes, vient en rajouter une couche, en relayant cette image de la femme imberbe. Cette représentation faussée véhicule un message plus que toxique : pour une femme, ne pas avoir de poils est la normalité. Or, avoir des poils est plus que normal, c’est humain !
Le tabou autour des poils selon les pays et les cultures
Orient
En Orient, le poil est encore considéré comme impur et sale, chez l’homme comme chez la femme. Les techniques d’épilation les plus utilisées sont la cire orientale à base de sucre et de miel ainsi que le fil. Dans les pays arabes, la religion joue un rôle important dans l’image que la société a des poils.
Dans un hadith du Coran, il est écrit : « Celui qui ne s’épile pas le pubis et les aisselles au-delà de quarante jours, celui-là n’est pas musulman. » Le corps se doit d’être « propre » avant de faire les ablutions, comme le montre la tradition de se laver les mains à 3 reprises au début des prières. La propreté, l’hygiène personnelle et la pureté sont des notions inhérentes à l’Islam. Les musulman.e.s doivent soigner leur apparence, leur corps, leurs vêtements ainsi que leur environnement. L’épilation est une mesure d’hygiène enseignée par le Prophète.
En Inde, les poils sont encore tabous. Ils font partie de l’intimité d’une personne : ils ne se montrent pas en public !
Japon
Les japonais sont aussi réticents vis-à-vis des poils, bien qu’ils soient moins poilus que la moyenne. L’apparence physique est très importante pour eux. Se débarrasser des poils est donc une injonction encore très présente au Japon, autant pour les hommes que pour les femmes. Les poils ont longtemps été censurés dans les médias japonais, mais la tendance commence à timidement s’inverser.
Les Latins
Les pays d’Amérique Latine sont très friands d'épilation. En Argentine ou Brésil, les plages, le soleil et le farniente incitent à l’épilation et au culte du corps « parfait ».
États-Unis
À Hollywood, seules quelques célébrités comme Julia Roberts ou Miley Cyrus laissent apparaître leur toison, au grand dam de la presse people américaine. Cependant, depuis quelques années aux États-Unis, l’acceptation de soi et le mouvement « Body Positive » envahissent la toile : les femmes sont invitées à s’accepter au naturel…même poilues !
Afrique Centrale
En Afrique Centrale, les poils sont acceptés, ils sont même considérés comme séduisants. En effet, les femmes poilues sont considérées comme séduisantes et attirantes. Favoriser la pousse des poils à l’aide de différentes huiles est d’ailleurs monnaie courante. Concernant le reste de l’Afrique, les poils ne sont pas vraiment les bienvenues !
Europe du nord
Les pays d’Europe du nord comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède ou encore la Norvège sont des adeptes du poil en liberté et les précurseurs de la pilosité au naturel.
Et la France ?
On y arrive. En France, le sujet des poils divise encore. Cependant, on observe une évolution dans les pratiques dépilatoires des français. Les françaises s’épilent de moins en moins depuis le premier confinement, tandis que les hommes se mettent de plus en plus à l’épilation. Les stéréotypes et étiquettes genrées, la gen Z n’en veut plus ! Les poils sont de plus en plus acceptés, et chez UNY, on s’en réjouit !
Lorsqu’on se penche sur le sujet du poil à l’échelle mondiale, de forts contrastes apparaissent.
C’est indéniable, les humains ont un rapport particulier aux poils : soit c’est trop (trop animal, trop viril…) soit ce n’est pas assez (pas assez hygiénique, pas assez sexy…). L’image du poil est avant tout une question de culture, de religion, de modes et d’époques.
Quoiqu’on en dise, nos petites tiges pilaires sont rarement laissées tranquilles alors qu’elles ont une sacrée utilité, souvent sous-estimée ! Celles-ci régulent la température de notre corps, nous protègent des UV et des microbes par exemple.
Quand on y réfléchit, la vraie raison pour laquelle on les enlève ou pas, ne serait-ce pas tout simplement les autres ? Écoutez-vous avant tout, faites le choix de vous épiler ou non, avant tout pour vous et pour vous sentir bien. On propose un nouveau slogan : « Mes poils, mon choix ! », vous en pensez quoi ?
Article rédigé par Manon Antoine.
Photo UNY.