Qu'est-ce que la taxe rose en 2022 ?

Saviez-vous que, pour un même produit, les femmes payent plus chers que les hommes ?

Pour un même modèle et une composition identique, les produits féminins sont systématiquement plus chers que les produits masculins. Parfois, cela se joue à quelques centimes, mais pas que… Certains produits dédiés aux femmes sont quasiment 2 fois plus chers que les produits hommes. La seule différence : la couleur du packaging (rose pour les femmes, évidemment !).

 

On a essayé de comprendre pourquoi… (et ce n’est pas gagné…)

Pourquoi un déodorant féminin coûte-t-il plus cher qu’un déodorant masculin d’une même marque et d’un même modèle ? Cela vient sûrement du fait que les femmes sentent plus mauvais que les hommes ! La réponse est NON.

Pourquoi les rasoirs pour femmes sont-ils plus chers que les rasoirs pour hommes ? Peut-on l’expliquer par le fait que les poils des femmes sont plus difficiles à raser ? Négatif mon cher Watson !

Pourquoi les jouets pour petites filles sont plus onéreux que ceux des petits garçons ? C’est bien connu, les filles cassent plus souvent leurs jouets donc ceux-ci sont fabriqués pour être plus robustes ! Non, celle-là non plus, on n’y croit pas… 

La taxe rose, un prix psychologique…et une bien belle arnaque !

La taxe rose, est un réalité un prix psychologique. En tant que femme, il ne nous viendrait même pas à l’esprit de regarder si les rasoirs pour hommes sont identiques aux nôtres, car dans notre esprit, ils ne sont pas faits pour nous et ne répondent pas à nos besoins.

Pour comprendre la taxe rose, il est essentiel de comprendre pourquoi nous pensons et réagissons ainsi. Le principal responsable est le marketing genré qui est à l’origine de ces fausses croyances. En effet, le marketing genré a pour but de nous fait croire que ces 2 mêmes produits sont en toutes choses différents, alors qu’ils sont en tout point identiques. D’après le packaging et ceux qui est écrit sur la boîte, les consommatrices ont l’impression que le produit est fait pour elles et sont donc prêtes à payer plus cher. 

Le principe même du marketing est de vendre plus adapté pour vendre plus cher. Les marques suivent donc la logique suivante : plus elles ciblent, plus elles segmentent, plus le produit parait adapté, plus les consommatrices sont prêtes à payer cher pour celui-ci.

Une question de rentabilité

L’argument principal de ces marques est de dire que, pour les femmes, les matières premières sont de plus grande qualité et que les produits ont demandé plus de recherche mais ce n’est pas toujours vrai. En réalité, les fabricants font du marketing. SI un consommateur est prêt à payer plus cher, alors pourquoi ne pas augmenter le prix ?

Les femmes sont prêtes à dépenser plus que les hommes pour leur apparence, bien que ces derniers s’intéressent aussi de plus en plus à la cosmétique. Les industriels ainsi que certains distributeurs qui fabriquent leurs propres produits profitent du marketing genré qui est bien plus rentable que la fabrication de produits unisexes.                                                                           

Quels sont les chiffres ?

D’après une étude du Department of Consumer Affairs (DCA) de New York observant les prix de 90 marques tels que H&M, Gillette et Neutrogena, « les produits étiquetés pour la gent féminine coûtent en moyenne 7% de plus que ceux conçus pour le sexe opposé ».

Selon cette même étude, le rayon shampoing et produits pour cheveux bat les records de différence de prix. Ces produits seraient en effet 45% plus chers que ceux destinés aux hommes. Dans les années 90 aux États-Unis, l’État de Californie révélait aussi qu’une femme payait une taxe rose annuelle équivalent à 1240 euros pour les mêmes services que les hommes… révoltant n’est-ce pas ?

Cette différence de prix flagrante est d’autant plus sournoise que les américaines, tout comme les françaises, sont moins bien payées que leurs collègues masculins (rappelons que l’écart salariale entre les français et les françaises était de 16,5% en 2021).

Le problème du marketing genré

En plus de créer un fossé entre hommes et femmes et de véhiculer des stéréotypes sexistes, le marketing genré pousse à la surconsommation. En effet, lorsqu’on a des produits qui séparent trop les filles des garçons, ce n’est pas très écologique. Prenons un exemple concret. Des parents achètent un tricycle rose à leur petite fille. Les années passent et un petit garçon vient compléter la famille. Le jour où le petit garçon est en âge d’en avoir un, les parents vont acheter un nouveau tricycle à leur fils alors qu’ils en avaient déjà un. Pourquoi ? Parce que « on ne va tout de même pas lui donner celui de sa sœur…le rose, c’est pour les filles voyons ! ».

Comment lutter contre la taxe rose ?

Pépite Sexiste, une association de sensibilisation aux stéréotypes diffusés par le Marketing, se bat contre la taxe rose. Sur leur compte Instagram @pepitesexiste, le collectif publie régulièrement des différences de prix d’un même produit pour faire réagir les marques…et ça fonctionne !

Dans la majorité des cas, les marques ajustent leur prix dès le lendemain et s’excusent brièvement vis-à-vis des consommatrices, sans toutefois justifier cette différence de prix.

Mais le pouvoir appartient aussi et surtout aux consommateurs. Si les femmes prennent conscience de ces écarts de prix injustifiés, elles stopperaient ou diminueraient leur consommation de ce genre de produits. Ainsi, les fabricants n’auraient d’autre choix que baisser leur prix. Le pouvoir est donc entre les mains de ces associations mais aussi entre les mains des consommatrices.

 Que faut-il retenir ? Ces différences de prix ne sont en aucun cas justifiées et ne reposent sur rien. En 2022, le marketing genré n’a plus lieu d’être. En plus de tromper les consommatrices, il participe à la diffusion de stéréotypes sexistes et genrés dans la société tout en ajoutant une énième inégalité sur le dos des femmes. C’est donc face à ces inégalités et ces injustices que nous avons créé UNY, une marque juste pour tou.t.e.s.

Article par Manon Antoine.
Photo UNY.

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